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Body Abstracts, La Performance

SOMA Marseille, 2022

Teaser

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Body Abstracts II, an immersive performance by the artist Iri Berkleid, tells the story of a symbiosis and a separation in 5 “tableaux”. At the intersection of music, theatre and visual arts shows, Iri stages the circus artist Jodie Williams, the poet and musician Santiago Aldunate and the music composer Tamas Juhasz. A first public version of 18 minutes took place at SOMA Marseille in October 2022 in front of an audience of sixty people.

The action takes place in an evolving installation in which a cellulose membrane, resembling human skin, grows during the month running up to the performance. Jodie’s body is transformed by the fusion with the membrane and emerges in enigmatic forms in the bathtub before spilling out, body to body, into the performance space. The separation of the two bodies marks the second part of the performance, where Jodie becomes the conscious master of the material. She now handles the material practically, yet still sacredly, under the improvised sounds of Tamas who sets the tempo for her ascension to the final scene, her projection, the creation of a mural from the remaining pieces of material.

Her actions are abstractions of Iri Berkleid’s real process and experience of working with this matter, highlighting the labour and physical effort, the intimacy and fusion, the constraints and conflicts of working with a new materiality. The audience is invited to a complete sensory experience, in proximity with odours, sounds and textures; a new environment, displacing them to reconsider their notion of abjection and awe.

 

In each performance Iri invites a different musician to frame the work, giving a sensitive impulse to start the action. Their voice leaves a gentle trace carried through the duration of the piece until the audience are reunited with the music in the form of a concert at the end. Jodie, exiting the performance space after the final act, leads a hypnotized audience into the concert of the guest musician, a familiarity that now relieves the trance of the performance environment.

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Microdosage Poétique

SOMA Marseille, 2022

Double Installation

« Les performances que je créé comportent une grande part d’improvisation puisque nous ne répétons presque pas avec la matière pour ne pas l’impacter avant que la performeuse Jodie Williams n’interagisse avec. Cette improvisation prend place dans le cadre d’un scénario imaginé en fonction de l’état de la matière au moment de cette interaction : ses caractéristiques chimiques (taux d’acidité), biologiques (avancement dans le processus de formation), son idiosyncratique consistance (épaisseur, résistance, vigueur, couleur, texture) ; des infrastructures dans lesquelles la matière a poussé (installation immersive, plus ou moins temporaire selon le lieu – atelier, lieu de résidence...) ; de son apparence suite à mes différentes interventions lors de la pousse. »

« Ainsi, dans La Naissance d’Eva, l’image produite par incubation constitue un élément pictural qui s’ajoute au scénario (ici, le portrait d’une femme). Pour cette performance, j’ai souhaité créer un rituel artistique autour du moment de l’extraction ; marquer ce passage qu’est la naissance de l’œuvre, sa séparation avec sa culture d’origine de bactéries et de levures. »

« Il s’agit de révéler plusieurs échelles du vivant en même temps et dans un même espace, de déceler leurs liens, de trouver un nouveau langage spirituel imprégné de cette conscience de la vie microscopique qui, mis en scène, nous permet de réfléchir sur ce de quoi nous sommes tous faits mais que nous ne percevons que très difficilement et qui est le plus petit dénominateur commun de nos sociétés et des êtres qui la constituent. »

La Naissance d'Eva

Paris, le 28 Juin 2023

Teaser

Évanescence, Naissance d’Eva, Speech d’introduction, Relevés des rapports d’un humain récréatif

Texte de la microperformance lu par Martin Guillaud

 

 

 

Vous allez dans quelques instants assister à l’extraction de l’œuvre. Il s’agit du moment précis où la peau de cellulose est extraite de son bain de bactéries et de levures après ses 3 mois d’incubation. Le lien avec sa culture sera irréversiblement rompu, les structures des microorganismes perturbés et le processus symbiotique interrompu.

 

Ce moment n’existe pas encore et il n’existera bientôt plus.


Dans le bac, l’écosystème symbiotique continuera son cours et formera une nouvelle peau de cellulose. Pendant ce temps-là, la peau de cellulose extraite commencera son processus de séchage et perdra 95% de son poids en eau pendant deux semaines à un taux d’humidité contrôlé. Elle passera donc d’environ 40 kilogrammes à 200 grammes en 15 jours. Ne subsisteront sur la cellulose dépourvue d’eau que les traces de cette activité vitale passée.

Lors de l’extraction et de l’assèchement, l’œuvre sera extrêmement vulnérable. Elle pourra être colonisée par des microorganismes extérieurs, se déliter, se déchirer, se décrocher, se déformer.

 

Depuis le début de ce speech, l’œuvre s’est déjà métamorphosée plusieurs fois au gré des duplications cellulaires en cours. Si la réaction des microorganismes aux différentes interventions - avec des tissus, des pigments naturels et autres manipulations diverses, a pu faire l’objet de rapports très approximatif par l’humain récréatif, la réaction des microorganismes à son œil incessamment observateur est encore plus incertain.

 

Dans son rapport n°112, l’humain récréatif note : « toute mesure implique un échange d’information, par définition. »


Puis ajoute : « Observer l’œuvre durant ses 3 mois de pousse a été comme observer les mouvances dû ciel, comme si je pouvais palper, humer cette fugacité »  

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